Le nouveau monde, c’est celui de Macron, celui qui a enregistré une écrasante victoire électorale en “marchant” sur les ruines de l’ancien. Il a peut-être tué le père mais, à y regarder de plus prêt, il n’est pas si neuf qu’annoncé, bien au contraire. Quelques jours après les résultats des élections, les masques tombent déjà.
Ce nouveau monde devait être celui de la moralisation de la vie politique. Raté. Dès le départ la série des affaires, qui avait marqué la campagne présidentielle, s’est poursuivie au sein du gouvernement en la personne de Richard Ferrand. Puis elle s’est étendue à d’autres ministres, qui sont maintenant démissionnaires. Pourquoi ? Parce que pour faire du neuf, même quand on le veut très fort, il ne faut pas reprendre les mêmes pour recommencer !
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Ce nouveau monde devait également être celui de la recomposition politique. Effectivement les organisations “traditionnelles” se sont vues dépassées électoralement et éprouvent de grandes difficultés à s’en relever. En témoignent leurs scores aux élections mais aussi la constitution des groupes parlementaires à l’Assemblée.
Les divisions à droite comme à gauche vont bon train dans l’hémicycle. Dans un cas par le siphonnement d’une partie par la majorité présidentielle, et dans l’autre par la stratégie du chaos de certains pour gagner l’hégémonie dans ce qu’il reste d’opposition à gauche.
Cette recomposition au delà du clivage gauche-droite devait permettre (enfin) de changer la vie des jeunes et des travailleurs. Encore raté. Après des années de politiques au service des puissants, menées par la droite puis par le gouvernement de Hollande et Valls, voilà que la recomposition à conduit à un regroupement de ces forces pour accélérer la cadence.
La première bombe libérale est tombée, nous savons maintenant ce que contient le projet du gouvernement au sujet de sa loi travail. Disparition du CDI, licenciements facilités, primauté des accords d’entreprise dans tous les domaines, destruction des instance représentatives du personnel…
Sans aucun doute ce nouveau monde est l’avorton de l’ancien, le résultat tant attendu par la classe dominante de l’union entre le Medef et ses différents relais politiques. Les seuls absents de ces bouleversements sont finalement les intérêts populaires.