L’assemblée Nationale vote la sélection à l’université

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Hier, l’Assemblée Nationale a adopté par 361 voix pour et 129 contre la sélection à l’université. Le Plan étudiant, ou “projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants” a ainsi franchi sa première étape législative alors même que les lycées et les universités commencent déjà à le mettre en oeuvre.

La sélection à l’université

Ce projet de loi a pour objectif affiché de mettre fin à la sélection par tirage au sort dans les filières universitaires non sélectives soumises à un afflux trop important. Partant du principe que l’échec en licence est lié aux publics qui s’y présentent, le gouvernement fait le choix de l’échec forcé pour des milliers d’étudiants.

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En mettant en place la sélection à l’entrée de l’université, le gouvernement interdit  de fait l’accès aux milliers de bacheliers qui seront jugés les moins aptes à réussir. Le choix du gouvernement pour augmenter le taux de réussite est d’agir en premier lieu contre ceux qui échouent.

Les débats à l’Assemblée, ont largement tourné autour de ce thème que le gouvernement espérait pourtant pouvoir esquiver.  Si les trois groupes parlementaires de la gauche, communistes, socialistes et insoumis, se sont opposés à ce projet dénonçant une remise en cause de la démocratisation de l’enseignement supérieur, Les Républicains ont fait exactement l’inverse exhortant le gouvernement d’aller au bout de sa logique.

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La sélection contre les pauvres

La logique du gouvernement est pourtant claire. En s’appuyant sur la légitime colère des élèves et de leurs parents contre les absurdités de l’été dernier dûes au manque de places, l’exécutif est parvenu à faire accepter la réduction du nombre d’étudiants. Du moins dans l’enseignement public.

Les acteurs de l’enseignement privé doivent être ravis de voir un large marché s’ouvrir à eux. Les capacités d’accueil désormais limitées de l’enseignement public vont jeter des dizaines de milliers d’étudiants dans leurs bras. Ces derniers, faute d’affectation dans la filière publique de leur choix, seront contraints pour ceux qui pourront se le permettre de payer pour poursuivre leurs études.

L’examen du profil des candidats sur dossier et avis du conseil de classe promet de renforcer encore plus le rôle de reproduction sociale de l’enseignement en France. Une bien triste nouvelle quand on sait que le système français est déjà un de ceux qui les reproduit le plus. Après le couperet du collège qui envoie chaque année des milliers de jeunes dans des filières professionnelles qu’ils n’ont pas nécessairement choisies, le lycée fera de même.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde